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Dormir à jamais ?
17 mai 2008

Minuit sonnait lourdement à l'horloge

Minuit sonnait lourdement à l'horloge francomtoise du petit salon. Mais cela ne faisait rien à l'homme enfoncé dans le vieux fauteuil poussièreux, simplement là depuis des heures. Si aucun autre détail n'avait été là, on se serait cru face à une juste représentation de la solitude : longue, terrible et vide. A la fois sombre et magnifique, horrifiante et splendide, vivante et pourrissante. Au dehors le spéctacle était immobde. Le tonnerre grondait avec fracas sur toutes les maisonnettes alentours, situées déjà à des dizaines de kilomètres d'ici. Toutes ces chaumières remplies d'âmes qui n'avaient ,semblait-il à première vue, rien en commun avec celle de l'homme, et pourtant ... c'était celles-là même qui accaperaient ses dernières pensées. A l'intérieur l'homme tenait à présent sa tête entre ses mains, son visage ruicelant de larmes non pleurées. Avait-il entendu le glas ? Car il se releva, prit sa dernière cigarette qui paraissait dans le cendrier et aspira à grandes bouffées. Le bout rugissant annoncait la montée de fumée dans sa gorge, puis celle-ci suivit le chemin établi et tenta de remplir ce corps absurde, de remplacer une âme absente. Qu'y avait il derrière tout cet premier et peut être dernier spectacle ? Que fera-t-il sans âme ? Un esprit condamné à l'exil. Voilà ce qu'allait être son paradis pensa-t-il alors. Il mit son châpeau sur la tête et dériva d'un pas lent vers la porte d'entrée de la maison grande ouverte, les espaces clos le terrorisaient. Une fois sortie il contourna le potager pour atteindre la réserve. Il entra, chercha quelques instants à tatons puis, après s'être accomodé à l'obscurité, il accrocha fermement sa main sur le manche d'une pêle et se diriga doucement vers l'autre extrêmité du parc. Il s'attarda quelques secondes à comtempler sa nature, celle qu'il pensait sienne et unique. Il n'avait que très peu exister qu'à présent il transparaissait déjà dans ses actes. Le hasard lui choisit une place de choix : bordée par la mer, rien ne venait perturber la vue de ce splendide décor vidé de ses acteurs. Enfin l'homme commença à planter sa pêle dans le sol. De longs instants s'écoulèrent avant qu'apparaissent à côté de lui un monticule de terre fraîche. Le néant avait pris forme, le trou se dévoilà. Il ne le savait pas mais une heure venait de sonner dans le petit salon. Il avait obtenu le répit qu'il s'était accordé et, comme pour éviter de déranger trop longtemps, de souiller de trop la vie qu'il pensait s'être forgée, il s'allongea doucement dans la boîte qu'il avait confectionné. Il se mit à trembler et résistant contre sa peur, ferma les yeux en sombrant. Tous les commentaires sont extrêmement bien venus ...
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